Et voici le 2ème article sur les couleurs ! Dans le premier volet (que vous pouvez trouver ici…), nous parlions du regard et de l’interprétation sur la couleur. Rappelez-vous : il s’agissait d’observer et d’arriver à voir avant de savoir. J’avais utilisé l’exemple du tableau La Pie de Monet pour vous montrer que la neige blanche, n’est pas blanche 🙂
Dans ce second article, nous allons aborder la théorie… Oui je sais, ça a un côté rébarbatif mais pourtant, ça peut être très utile !
Les couleurs primaires et les couleurs secondaires
On a tous appris à l’école les fameuses couleurs primaires et secondaires. Les couleurs primaires sont le jaune, le bleu et le rouge. Les couleurs secondaires sont l’orange, le vert et le violet. Chaque couleur secondaire vient s’opposer à une couleur primaire.
Ce point est intéressant car grâce à cette théorie, on apprend les mélanges :
- jaune + bleu = vert
- jaune + rouge = orange
- rouge + bleu = violet
Si on organise ces couleurs autour d’un cercle, on remarque bien les opposées. Voilà une première théorie intéressante et qui donne une base sur la gestion de la couleur. En peinture, il n’y a rien de mieux pour valoriser une couleur que de la mettre en opposition avec la couleur secondaire qui lui est opposée.
Cette théorie reste cependant trop simple lorsqu’on découvre les centaines de couleurs existantes et possibles : rien que dans les couleurs primaires, il peut y avoir des dizaines de variations. Regardons la couleur bleue : tout le monde connait le bleu roi, le bleu de Klein, le bleu céruléum, le bleu marine, …
Autre point, si on part seulement de cette théorie, on observe que les couleurs secondaires obtenues par le mélange de 2 couleurs primaires sont plus ternes. Le nuancier de Munsell évite ce problème de saturation et propose 5 couleurs principales : rouge, jaune, vert, bleu et violet.
Le nuancier de Munsell
On remarque dans l’image ci-dessous que les couleurs complémentaires ne sont pas exactement les mêmes que celles du cercle chromatique évoqué en haut de l’article. La couleur opposée au bleu est plutôt un jaune tirant légèrement vers l’orangé.
Albert Henry Munsell, peintre et professeur d’art a créé le nuancier de Munsell en 1909. Son nuancier, largement reconnu et utilisé notamment aux Etats-Unis, est établi selon 3 axes : la valeur, la hue et la saturation.
- La valeur est le degré d’intensité d’une couleur entre le clair et le foncé
- La hue (ou teinte) est la couleur à l’état pur sur le spectre
- La saturation (ou chromaticité) est le degré d’intensité d’une couleur entre le vif et le terne
Dans ce graphique, on peut observer que pour une même couleur, on peut obtenir différentes nuances. Plus on va vers l’extérieur du cercle, plus la couleur est vive, et inversement plus elle est terne (saturation). En aquarelle, ces notions sont indispensables dans le choix des pigments.
Lorsque l’on peint, il faut pensez à la valeur et à la saturation de la couleur choisie : si celle-ci sera assez foncée ou claire, ou encore assez saturée ou non. Prenez un tube d’aquarelle et observez la peinture à la sortie du tube : vous aurez déjà une bonne indication sur la valeur de la couleur.
Et vous comment choisissez-vous vos couleurs pour composer votre aquarelle ? Avez-vous déjà utilisé ce nuancier ?