Lorsque j’ai préparé l’article sur la série Tango il y a quelques semaines, j’avais commencé en parlant de la danse, en racontant la danse dans l’art et plus spécifiquement dans la peinture. Très vite, je me suis rendue compte que c’était un sujet à part entière et pas juste quelque chose que je pouvais relier à la série Tango. Je me suis donc dis que j’allais y consacrer un article dédié.
La danse est un sujet récurrent dans mes peintures : vous avez pu le voir déjà à travers deux séries qui sont Black bird et le Corps en mouvement, et dernièrement via les peintures « Tango« . Actuellement, je continue de poursuivre sur cette thématique et je pense que ce n’est pas fini car je suis intriguée et passionnée par le mouvement. L’aquarelle est une technique qui semble idéale pour l’interpréter de différentes manières.
Art et danse
Mon rapport avec la danse ne date pas d’hier : j’ai fait plus de 10 ans de danse classique ! Forcément, cet art vivant s’est imprimé en moi. Certaines années, j’allais en cours de danse entre 10 et 15 heures par semaine, sans compter les exercices que je faisais chez moi. Cela représentait une part très importante de ma vie.
Les cours de classique, c’était très sérieux car chaque année on préparait un show dans un grand théâtre avec notamment un acte d’un ballet du répertoire. Je n’étais pas la meilleure, loin de là, mais ça n’enlevait en rien le plaisir de pratiquer, de faire travailler son corps, de rechercher la souplesse et la maitrise, de sentir tous les muscles se tendre. Il y avait aussi le plaisir de regarder les autres, la beauté, la grâce, avec toutes les émotions que cela pouvait dégager.
Toutes ces années de pratique ont fait naitre en moi une passion pour le corps humain et ce qu’il peut exprimer à travers un mouvement et je ne suis pas la seule ! De nombreux artistes interprètent cette thématique à travers leurs oeuvres.
Danse et peinture
Le Parnasse de Mantegna, 1497.
Il serait difficile ici de résumer ou même de donner un aperçu représentatif de la danse et de son influence sur le monde de la peinture (ou même de la sculpture). Mais pour ceux que ça intéresse, vous trouverez une sélection de quelques oeuvres ainsi qu’en bas de l’article des liens pour approfondir le sujet.
Marcelle Lender doing the Bolero in ‘Choleric’ de Toulouse Lautrec, 1895.
Les artistes peintres et sculpteurs n’ont cessés de représenter cet art vivant qu’est la danse que ce soit chez les Grecs où l’on retrouve sur des vases des dessins faisant allusion à des danses, au Moyen-Age avec son interdiction de danser par les Chrétiens (la danse étant considérée comme une manifestation du malin), ou encore lors de la Renaissance ou à l’époque des Romantiques.
La ronde des saisons de Nicolas Poussin, 1634.
La peinture en elle-même a ses limites car elle ne peut que proposer une position statique laissant totalement l’imagination au mouvement que ce soit celui qui vient avant, ou celui qui vient après. En parlant de mouvement, toute la difficulté est bien là :
Comment représenter un art qui se meut dans l'espace et dans le temps sur une toile ? Cliquez pour tweeter
Le Chahut de Seurat, 1890.
A chaque époque, certains artistes s’y sont essayés avec plus ou moins de succès. Un des plus remarquables je pense est Nicolas Poussin. Degas est également connu pour ses danseuses, mais il dépeint plutôt un univers que l’acte de danser en lui-même.
La danse : source d’inspiration
La danse est pour moi un mot qui traduit le mouvement du corps humain sur un rythme. Mais, faut-il vraiment qu’il y est un rythme ? Chaque mouvement, aussi anodin soit-il peut être considéré comme une danse. C’est la beauté du corps et sa manifestation qui en ressort. La danse en tant que telle est portée par une émotion, surtout lorsqu’elle est spontanée et qu’on peut laisser aller son corps.
Et puis, c’est aussi un bon défouloir : j’ai adoré cette scène de la saison 4 de House of Cards (pour les fans 😉 ) où l’on voit le personnage Aidan MacAllan, interprété par Damian Young, mettre un casque et enlever son tee shirt puis bouger dans tous les sens !
Black Bird
La toute première série que j’ai peinte représentait le cygne noir du Lac des Cygnes : Odile. Personnage maléfique, double d’Odette qui vient tromper le Prince. Avec 10 années de classique derrière moi, difficile de passer à côté de ce personnage. Ce ballet est un des plus émouvant, accompagné de la musique de Tchaïkovsky et son célèbre thème qui me fait toujours frissonner quand je l’entends.
L’envergure des ailes du cygne travaillées dans le mouillé donne l’impression de mouvement.
> Pour en savoir plus sur cette série
Le corps en mouvement
Ces peintures réalisées entre fin 2015 et début 2016 sont nées de deux envies : une de couleur brute et une de mouvement à illustrer à travers l’eau. Je pense qu’elles sont les prémices d’une recherche sur le mouvement dont je n’avais pas encore conscience à ce moment et aussi de mon envie de couleurs, que je continue de chercher.
Tango
Et voici la toute dernière série autour de la danse et du mouvement : « Tango ». Je ne vous la présente plus, vous pouvez la découvrir à travers l’article qui est ici et aussi en vrai au restaurant l’Envie du jour dans le 17ème arrondissement de Paris où elle est exposée jusqu’à fin juillet !
Et vous, est-ce que la danse fait parti de vos sources d’inspiration ?